Développement Personnel

Triangle Dramatique (de Karpman) : victime, persécuteur, sauveur

triangle-Karpman

Lorsque certains de mes client(e)s me confient avoir l’impression de « tourner en rond » avec des attitudes récurrentes, il m’arrive d’évoquer les « jeux psychologiques » (comme le Triangle Dramatique) et de les inviter à découvrir par eux-même quels rôles ils pourraient bien jouer…

…nous tapotons alors sur toutes les émotions et mémoires que ces rôles génèrent ainsi que sur les objections ou blocages à s’en extraire.

Le « Triangle de Karpman » (ou « Triangle Dramatique ») étant un « jeu » très répandu, j’ai jugé utile de publier l’article ci-dessous, avec l’aimable autorisation de son auteur : Mary Gohin, psychologue à Lyon.

Sans attendre : puisque mes clients me demandent souvent si j’ai un livre à leur conseiller sur le sujet, je vous livre tout de suite les 3 ressources que je conseille systématiquement (et chaudement !)…

Ressources pour vous aider à sortir du jeu « Victime – Bourreau – Sauveur » :

Je vous souhaite d’y trouver de l’inspiration pour débusquer et tapoter certains aspects « handicapants » 😉

Le « Triangle Dramatique » : victime, persécuteur, sauveur

Issu de l’analyse transactionnelle, intégré dans les jeux psychologiques décrits par la théorie, le triangle dramatique a été modélisé par Karpman et s’applique à toutes les interactions humaines, qu’elles soient dans le domaine personnel, en relation de couple ou dans le domaine professionnel, en relation d’équipe de travail.

Ce modèle énonce que, dans certaines situations d’interactions conflictuelles, les acteurs (en psychologie sociale, celui qui est en situation sociale est appelé un acteur) vont créer un jeu psychologique dramatique au tracé prévisible pour endosser un des rôles prédéfinis et interchangeables du drame.

Ces trois rôles sont ceux que nous jouons quand nous entrons en conflit avec l’autre.

La Victime « Pauvre de moi ! »

Dans le drame de l’interaction, c’est une personne qui souffre depuis longtemps, et ressent un sentiment d’impuissance, de désespoir. Cette personne a sans cesse autant besoin d’aide que de critiques et de blâmes pour se sentir malheureuse. Pour elle même, cette personne se sent irréprochable, même si extérieurement, elle parait toujours découragée, incapable de prendre des décisions.

Son ton de voix est souvent triste et ses messages tournent autour de « Après tout ce que je fais pour … », « Je n’ai rien fait pour créer cette situation que je suis incapable de modifier », « Je suis seul au monde », « Je suis débordé de travail ».

Il y a deux sortes de Victimes

1. La Victime soumise : elle se sent dévalorisée et faible. Elle a souvent une très forte peur de manquer.

2. La Victime rebelle : elle est agressive et lance beaucoup de revendications. Elle a souvent une très forte peur d’être abandonnée.

Le Persécuteur  » Tout est de ta faute ! »

Dans le drame de l’interaction, c’est une personne qui a tendance à rabaisser les autres, les critiquant parce qu’ils sont stupides, incompétents. Le Persécuteur blâme, critique, accuse et pense que tous les problèmes liés à la situation conflictuelle sont dus aux défauts des autres, et en particulier à celui qui se place en victime. Le Persécuteur est dans le droit.

Souvent, le Persécuteur pense qu’il contrôle très bien la situation et que sans sa présence, tout serait catastrophique. C’est quelqu’un qui est très souvent en colère et se place autoritairement par rapport aux autres.

Son ton de voix est autoritaire et agressif.

Comment apaiser ce qui se passe en moi ?

Il lance des messages tels que « Vous ne seriez pas dans cette situation si vous m’aviez écouté », « Ce que je fais est mieux que toi », « Je ne veux pas vous blesser, je vais être franc avec vous »

Le Sauveur « Je vais vous aider »

Dans le drame de l’interaction, c’est une personne qui a tendance à se voir en position « haute ». Il se pose en sauveur que les autres le veuillent ou non, alors qu’inconsciemment il ne veut sauver personne. Au contraire, il va maintenir la Victime dans son rôle de Victime et s’attendre à l’échec de son intervention. Le Sauveur se considère comme foncièrement bon.

Ses messages sont de ce type : « Racontez moi, je comprends tout », « Je me charge de tout », « À votre place, je… »

Le mécanisme du jeu psychologique

On entre dans le triangle par n’importe quel côté, sachant que l’on peut changer de rôle à tout moment. Mais on a souvent un rôle qui domine plus souvent que les autres.

Les acteurs du jeu manquent complètement d’empathie et sont englués dans le rôle qu’ils endossent. Le jeu va offrir à chacun une identité qui remplit le vide. Les acteurs deviennent dépendants les uns des autres.

Le jeu créé le malaise et engendre la souffrance, quelle que soit la position que l’on prenne.

Le rôle central est tenu par la Victime. Son blâme et sa culpabilité cimentent le jeu, laissant tourner en rond le processus qui n’a finalement jamais de solution, tant que les acteurs prennent un rôle.

Le triangle dramatique est alimenté par le changement de rôle. La Victime devient Bourreau ou Sauveur, Le Sauveur devient Victime ou Bourreau, etc…

L’interaction peut mettre en scène deux, trois ou plusieurs personnes.

Certaines personnes jouent le triangle tout seul avec tout le monde. Cela veut dire qu’elles se placent sur un rôle et sont toujours en quête d’un partenaire du jeu.

Un exemple

Voici un exemple d’interaction entre un mari et sa femme.

Paul (Persécuteur) : C’est encore brûlé ce qu’on mange !

Virginie (Victime) : Il a fallu que je réponde au téléphone !

Paul (Persécuteur) : Ah ! Encore le téléphone, tu es toujours au téléphone !

Virginie (Victime) : Je suis bien obligée de répondre quand il sonne.

Paul (Persécuteur) : Et le répondeur il sert à quoi ? Si tu le laissais faire son travail, tu pourrais faire le tien correctement !

Virginie (Sauveur) : On ne sait jamais ce qui peut arriver. Il faut que je réponde … si c’était important ? Si c’était ma mère ou ta mère … ou je ne sais qui, qui a besoin d’aide.

Paul (Victime) : Je travaille toute la journée à un poste que je déteste.

Virginie (Sauveur) : Oui, tu fais un travail difficile.

Paul (Victime) : Et je ne peux même pas m’asseoir pour un bon dîner !

Virginie (Sauveur) : Je peux faire autre chose, si tu veux.

Paul (Persécuteur) : Ah ! non ! Cela va prendre trop temps comme d’habitude.

Virginie (Persécuteur) : Si tu te bougeais pour répondre au téléphone, je ne serais pas obligée d’être au four et au moulin et le dîner ne serait pas brûlé !

Paul (Victime) : En rentrant, j’ai juste besoin de m’asseoir et de me détendre. Tu ne sais pas ce que c’est !

Virginie (Persécuteur) : Bien sur ! Comme si s’occuper des enfants et de la maison, n’était un travail !

Le dialogue peut se poursuivre indéfiniment. Il n’y a pas de solution parce que chacun endosse son rôle et ce rôle incite l’autre à endosser le sien.

Ce jeu est répétitif et épuisant.

Se sortir du triangle dramatique

Nous avons tous la possibilité de nous retirer du jeu ou mieux de ne jamais y entrer.

La réponse la plus simple est celle qui se place sur la non défensive. Il faut arrêter le jeu, prendre sa distance par rapport à ce qui est dit et surtout prendre conscience du jeu qui s’installe pour pouvoir le refuser. Car dans un jeu, il faut des joueurs !

Virginie (Persécuteur) : Si tu te bougeais pour répondre au téléphone, je ne serais pas obligée d’être au four et au moulin et le dîner ne serait pas brûlé !

Paul : Oui, c’est vrai

—-

Paul (Victime) : En rentrant, j’ai juste besoin de m’asseoir et de me détendre. Tu ne sais pas ce que c’est !

Virginie : Je suis désolée que tu te sentes fatigué.

Après des réponses non défensives, les arguments de l’autre s’épuiseront. Ce n’est ni faire des compromis, ni perdre la face, c’est savoir écouter l’autre et prendre la réalité de l’autre en compte.

En fait, chaque fois que vous êtes mal à l’aise dans une relation, il y a de forte chance pour que vous soyez à l’intérieur du triangle en train de tenir un rôle.

Il faut apprendre à reconnaître le jeu, à en prendre conscience pour en sortir ou mieux, ne pas y entrer. Mais attention, les autres vont essayer de vous tirer à l’intérieur du triangle.

Pour ne pas y entrer ou en sortir, il faut :

– Être honnête : dire ce que vous pensez sans vous mentir dans les situations difficiles.

– Se respecter et respecter les autres : assumer sa responsabilité sans se sentir coupable, avoir de l’empathie en apprenant à s’aimer. N’être ni effacé, ni narcissique.

– Négocier pour pouvoir gérer la complexité des situations : penser groupe ou couple et non individu émotionnellement trop dépendant.

Dans un couple, il faut que chacun prenne conscience du rôle qu’il joue, de la façon dont il est créé. Il faut bannir les fautes et les blâmes, accepter de devenir responsable de sa propre contribution aux difficultés relationnelles. Les deux parties doivent comprendre qu’elles ont le choix. Un Persécuteur ne peut pas vous forcer à être Victime et une Victime ne peut pas vous obliger à devenir Sauveur… etc..

Dans une équipe de travail, il faut s’assurer que l’on n’est pas entré dans le jeu. Si vous avez des difficultés interpersonnelles, alors vous êtes dans le triangle et donc dans le déni. Il faut améliorer la cohésion de l’équipe pour la sortir du jeu, en faire un groupe à traiter dans son ensemble. Il faut replacer les besoins de l’équipe, ses attentes et ses objectifs. Il ne faut pas entrer dans les détails.

Quand on sort du triangle, on joue des situations gagnant – gagnant !!!!

Source(s) utilisée(s) pour cet article :
Marie Gohin : www.blog-psychologue.fr

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A propos de l'auteur

Caroline Lazare

Installée entre Toulouse et Castres, Caroline est praticienne et formatrice EFT.
Elle aide les personnes qui se sentent coincées dans leur vie à faire la paix avec leur passé, dissoudre leurs peurs et leurs blocages, et mieux gérer leurs émotions pour accueillir le changement avec bonheur et sérénité.

4 Commentaires

  • Bonjour Caroline mon nom est Linda Abel et je suis thérapeute en relation humaine Présentement j’écrie un livre et je suis tombé sur ce document que je trouve très intéressant. Le but de mon livre est de compter mon histoire j’ai été une victime quand j’étai un enfant et j’y suis rester tellement longtemps jusqu’au moment ou j’ai pris le cours pour devenir thérapeute Je suis une femme de 62 ans et je veux compter mon histoire pour aider les personnes qui sont encore victime inconsciemment mais justement pour peutêtre leur faire prendre conscience avec mon témoignage Je ne veux pas les sauver car cela fait parti du pathurn mais tout simplement pour témoigner aux personnes qui veulent passer a l’action Je vois qu’il existe un livre d’exercice de Christel Petitcollin vu que je suis au Canada Ou puis-je me le procurer Merci beaucoup de votre attention

    • Bonjour Linda,
      Il vous suffit de chercher « Christel Petitcollin » sur le site amazon.ca et vous trouverez ses livres.
      Amicalement,
      Caroline

  • je vois plus clair la, ce jeux qui s’installe sans être inviter, je vous remercie pour l’article; juste, je trouve pas le film « oui, mais.. » référé dans le lien.

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